Xe CONGRÈS INTERNATIONAL DE LA SOCIÉTÉ DE SOCIOLOGIE DU SPORT DE LANGUE FRANÇAISE – Pratiques sportives, logiques sociales et enjeux territoriaux

« Pratiques sportives, logiques sociales et enjeux territoriaux »

Bordeaux, les 21, 22 et 23 mai 2019

Teaser Congrès 3SLF Bordeaux 2019 :https://www.youtube.comwatch?v=2OM9vSBZviw


APPEL À COMMUNICATIONS

Le 10e congrès international de la Société de sociologie du sport en langue française (3SLF), s’inscrit dans une perspective scientifique volontairement marquée par une forte proximité avec la singularité des travaux de recherche conduits sur le thème du sport depuis trois décennies au sein des universités de Bordeaux et de la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (MSHA). Plus de vingt ans après le colloque Sport, relations sociales et action collective et les Journées de la Société Française de Sociologie du Sport « Sport et changement social », qui avaient vu notamment dialoguer sociologie et géographie, c’est donc aux ancrages territoriaux des pratiques sportives et aux divers enjeux qui en découlent que seront de nouveau consacrés les échanges scientifiques. Il s’agira à la fois de tenir compte des dernières connaissances produites dans ce domaine et d’ouvrir de nouvelles pistes d’étude et d’analyse dans un contexte où la mondialisation des pratiques et des institutions tend à reconfigurer en profondeur tant les activités physiques et sportives que les espaces où elles sont créées, pratiquées et organisées.

Les différentes approches sociologiques mobilisées pour comprendre les logiques individuelles ou collectives – socialement déterminées ou activement déterminantes – qui façonnent l’univers des sports s’enrichissent des acquis d’une géographie sociale, d’une ethnologie des pratiques, d’une économie politique ou encore d’une histoire culturelle et d’une lecture géopolitique. Dans une perspective pluridisciplinaire, qui ne dissout pas pour autant les disciplines, on admettra que les activités et les déterminations sociales ne sont pas exemptes de logiques spatiales, temporelles, économiques et anthropologiques. Les formes d’attachement aux pratiques sportives sont multiples mais se réfèrent notamment à la figure du territoire. En précisant la localisation, les dimensions et les propriétés de chaque territoire, la géographie dans les sciences sociales permet l’étude du rapport des sociétés à leur environnement. Le territoire est ainsi une réalité construite, reconstruite et parfois déconstruite en fonction de conjonctures historiques. Il reçoit son sens des processus sociaux qui s’expriment à travers lui. On peut alors considérer que le sport, comme d’autres pratiques, participe à un processus de territorialisation et que les éléments le concernant jouent un rôle médiateur convertissant l’espace en territoire. Ces approches ne doivent pas se limiter à la présentation spatiale des faits sociaux, mais tendre à l’étude sociale, politique et culturelle des faits spatiaux. Cette préoccupation scientifique permet d’explorer les manières dont les hommes se représentent, conçoivent et produisent les rapports à l’espace et le besoin de sens, d’action, de mouvement ou de racines qu’affirment les sociétés soumises au doute et à l’incertitude. Les historiens se sont d’ailleurs emparés du concept de frontière, qui concerne tout autant les sociologues que les géographes car il n’est pas de frontière qui ne soit d’abord sociale et culturelle.

Ces approches plurielles apparaissent utiles pour éclairer les logiques d’une territorialisation « tous azimuts » : mondiale et globalisée d’un côté, portée par des organisations sportives devenues des acteurs géopolitiques majeurs, capables d’interagir avec les gouvernements politiques des États ou des métropoles et de rassembler plus de pays que les Nations-Unies. Empruntant un mouvement contraire d’un autre côté : face au processus de globalisation culturelle d’une planète sportive, de nouvelles aspirations favorisent le retour de cultures physiques prémodernes pour ne pas dire de jeux traditionnels ou de formes régionales identitaires du sport. La volonté profonde de sauvegarder ou de retrouver un lien au patrimoine matériel ou immatériel d’un passé déterminé sont en outre des révélateurs d’un certain nombre de communautés dans un contexte postcolonial complexe. Les particularités des formes de rapport au corps en témoignent. Dans tous les cas, des types de médiations territoriales qui conditionnent le rapport à soi, aux autres et à l’espace sont en jeu et de multiples recherches témoignent de ce mouvement dans le domaine des cultures et des organisations sportives.

À côté de compétitions où s’affrontent les nations, les pratiques sportives participent aussi à l’affirmation de soi en offrant à chacun la possibilité de pratiques diversifiées qui, au-delà des équipements spécialisés, utilisent les espaces du monde comme terrain de jeu. Le sport s’organise au quotidien à travers ses pratiques de loisirs, ses petits clubs et ses regroupements parfois informels. En zone naturelle ou urbaine, les variables sociales et spatiales se dévoilent autour des activités sportives. À travers la « glisse urbaine » et toutes sortes d’activités « nouvelles », les pratiques sportives (ré)inventent la ville. En mer ou en montagne, la « nature » n’est plus un décor. Elle devient partenaire et support d’activités multiples en utilisant des lieux de proximité, de profondeur ou de haute-altitude.

Il s’agira aussi d’interroger les questions liées à l’aménagement du territoire, en relation avec les problématiques de développement durable (éco-sport, sport et recyclage, sport et protection de l’environnement) ou celles des équipements pour le « sport-santé » (aménagements visant à favoriser et/ou inciter la population à une activité sportive, piétonnisation des espaces urbains et pistes cyclables en faveur d’une redéfinition des mobilités). En dépassant le seul cadre sportif, ces questions permettent de souligner les enjeux politiques, sociaux, environnementaux de l’action publique en faveur des pratiques corporelles. Et d’autant mieux que dans une société marquée par la privatisation des espaces publics et par le recul de l’État au sein du mouvement sportif associatif, les acteurs marchands d’une gestion de l’espace sportif sont au centre d’une nouvelle manière d’organiser et de gouverner le sport et les sports.

Dès lors, ce 10e congrès anniversaire de la 3SLF à Bordeaux souhaite en tout premier lieu établir un état actualisé des recherches et organiser une confrontation des points de vue sociologiques, géographiques, sociopolitiques, sociohistoriques, sur le thème des enjeux territoriaux des activités sportives entendues au sens large. Des communications abordant les relations entre pratiques sociales et territoires à partir d’enquêtes empiriques portant sur des objets sans rapport avec le sport pourront éventuellement être accueillies dès lors qu’elles seront susceptibles d’ouvrir de nouvelles pistes d’interrogations fécondes pour penser et traiter l’objet « sport ».


Appel à communications :
Toute proposition abordant l’une ou l’autre des questions et problématiques soulevées dans le présent texte d’orientation sera la bienvenue. À toutes fins utiles, cinq thèmes sont proposés ci-dessous afin de faciliter l’organisation des sessions de communications. Le choix de l’un d’entre eux n’a aucun caractère obligatoire et toute communication « hors thème » peut être proposée.

1 – Pratiques sportives et appartenances territoriales
Il s’agit ici d’étudier le lien entre le sport et les pratiques qui lui sont liées en relation avec leur inscription territoriale. Que ce soit les sports de compétition (football, rugby, athlétisme…) ou les activités ludo-sportives, la question de leur rapport avec les espaces de pratique est une dimension qui ne peut être ignorée : sport et appartenances identitaires, activités de loisir et (multi)territorialités (sites de nature, sport dans les quartiers, etc.), sport et frontières (politiques, symboliques, socio-spatiales…), genre et partage de l’espace.

2 – Pratiques sportives et mobilités
Il est question ici de discuter des mobilités accélérées et de la façon dont elles modifient les appartenances territoriales classiques. Qu’il s’agisse des mobilités des joueurs professionnels ou des pratiques de loisirs sportifs, on assiste à une mise à distance de la dimension territoriale classique. Dans cette optique, on peut évoquer les circuits professionnels des clubs, l’artificialisation des sports de nature, la financiarisation du sport, les pratiques numériques et e-sports…

3 – Gouverner le sport du « local » au « global »
La gouvernance du sport se situe à différents niveaux du local au global. À l’échelon local, les communes et les intercommunalités proposent des modes d’organisations autour de projets territoriaux sportifs. Les villes moyennes, les métropoles, mais aussi les départements et les régions prêtent une attention nouvelle à l’organisation du sport. Au niveau global, les institutions internationales participent à des gouvernances de plus en plus complexes autour des grands événements sportifs. À tous ces niveaux la régulation de l’action sportive mérite attention.

4 – Sport, éducation physique et territoires éducatifs
Le quatrième axe concerne les territoires éducatifs du sport. Les questions nombreuses : de l’intégration sociale, des inégalités territoriales et d’accès à la pratique, de la place des institutions scolaires, du rôle des mouvements de jeunesse, des espaces réservés aux enfants, de l’emprise rurale ou urbaine des courants d’éducation populaire, sont au centre des mutations de la société et de ses territoires.

5 – Débats et renouveaux épistémologiques en sociologie et géographie du sport
Les rapports entre sociologie, géographie et autres disciplines des sciences sociales
s’enrichissent de la prise en compte des pratiques sportives car les déterminations sociales des activités corporelles ne sont pas exemptes de logiques spatiales. En gardant la spécificité de chaque approche disciplinaire, cette cinquième orientation questionne l’étude sociale des faits spatiaux et s’inscrit dans une réflexion et surtout un débat épistémologique renouvelé entre les disciplines, entre les différentes sensibilités pour ne pas dire entre les différents courants théoriques de ces disciplines.

VALORISATION SCIENTIFIQUE
Depuis le Congrès de Valence (mai 2007), les auteurs sont invités à soumettre leurs textes pour publication à la revue Sciences Sociales et Sport coéditée par la 3SLF et la SFHS. En fonction du nombre de textes retenus après le congrès, un ou plusieurs cahiers thématiques seront organisés dans la revue. Se reporter à la rubrique dédiée à la revue Sciences Sociales et Sport sur le site : www.3slf.fr

CALENDRIER

  • 1er janvier 2019 —> repoussée au 20 janvier 2019 : Date limite de réception des résumés de proposition de communication.
  • 1er février 2019 : Réponse du Comité scientifique d’acceptation ou de rejet de la communication. (et ouverture des inscriptions)
  • 1er mai 2019 : Date limite de réception de la fiche d’inscription et du règlement.
  • Mardi 21, mercredi 22 et jeudi 23 mai 2019 : Déroulement du Colloque à Bordeaux, avec excursion organisée le vendredi 24 mai 2019.
  • 1er septembre 2019 : Date limite de réception des textes complets pour soumission à un (ou plusieurs) numéro(s) de la revue Sciences Sociales et Sport post-congrès.

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Au titre du Conseil d’administration de la 3SLF : Raphaële CHATAL (Université de Nantes), Sabine CHAVINIER (Université de Limoge), Yan DALLA PRIA (Université Paris X Nanterre), Sylvain FEREZ (Université de Montpellier), Sébastien FLEURIEL (Université de Lille), Carine GUÉRANDEL (Université de Lille), Oumaya HIDRI-NEYS (Université d’Artois), Sandrine KNOBÉ (Université de Strasbourg), Nathalie LEROUX (Université de Lyon), Gildas LOIRAND, Bruno PAPIN (Université de Nantes), Nicolas PENIN, Clément PERRIER (Sciences Po Grenoble), Bastien SOULÉ (Université de Lyon).

Au titre des membres fondateurs de la 3SLF [1] : William GASPARINI (Université de Strasbourg), Catherine LOUVEAU (Université Paris XI Orsay), Fabien OHL (Université de Lausanne), Jacques DEFRANCE (Université Paris X Nanterre), Michel RASPAUD (Université Grenoble Alpes), Olivier SIROST (Université Rouen).

Personnalités (sollicitées à l’initiative du Comité local d’organisation) : Jean-Paul CALLÈDE (CNRS, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine), Marina HONTA (Université de Bordeaux), Fabien SABATIER (ESPE d’Aquitaine, Université de Bordeaux), Olivier BESSY (Université de Pau et des Pays de l’Adour), Guy DI MÉO (Université Bordeaux-Montaigne), Andy SMITH (FNSP, Sciences Po Bordeaux), Éric de LÉSÉLEUC (INSHEA, Paris), Patrick BAUDRY (Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, Université Bordeaux-Montaigne), Éric DUGAS (Université de Bordeaux), Philippe BOURDEAU (Université Grenoble Alpes), Philippe DUHAMEL (Université d’Angers), Isabelle SACAREAU (Université Bordeaux-Montaigne), John TUPPEN (Université Grenoble Alpes), Anna-Maria PIOLETTI (Université de la Vallée d’Aoste, Italie), Antoni DURÁ (Université Autonome de Barcelone, Espagne), Abderrazak EL AKARI (Institut Royal de Formation des Cadres, Centre Moulay Rachid, Rabat, Maroc), Adi WEIDENFELD (Coventry University, UK).

Au titre du Comité local d’organisation : Jean-Pierre AUGUSTIN (Université Bordeaux-Montaigne), Jacques MIKULOVIC (ESPE d’Aquitaine, Université de Bordeaux), Jean-François LOUDCHER (Université de Bordeaux), André SUCHET (Université de Bordeaux).

COMITE LOCAL D’ORGANISATION
André SUCHET (Maitre de conférences), coordination générale. Jean-Pierre AUGUSTIN (Professeur émérite des universités), projet scientifique.
Jacques MIKULOVIC (Professeur des universités), relations institutionnelles, Jean-François LOUDCHER (Professeur des universités), diffusion internationale, francophonie. Yannick HERNANDEZ (docteur, chargé d’enseignement), montage, Cédric TERRET (Professeur agrégé, doctorant), excursion, Clément LLENA (doctorant), logistique, organisation. Michel MOUTON (Professeur agrégé, docteur), excursion. Pierre DURAND (doctorant), logistique, organisation. Pauline SOULIER (ATER), diffusion, organisation.
Service RI-recherche de l’ESPE d’Aquitaine, Claudia BOURSIER et Camille HORSEY.
Les étudiants du Master Gouvernance du sport et développement territorial, master de management public du sport de la Faculté des STAPS.

Ce 10ème Congrès est porté par l’ESPE de l’Aquitaine, la Faculté des STAPS et le Laboratoire Cultures-Éducation-Sociétés (LACES EA 7437) au sein de l’Université de Bordeaux. Le LACES est affiliée à la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine.

LIEUX DE LA MANIFESTATION
Faculté des STAPS de Bordeaux
12 avenue Camille Jullian, Campus universitaire, Pessac.

Accès en tramway (Tram B – Station Montaigne Montesquieu), en bus (ligne : Liane 10, arrêt Montaigne Montesquieu) ou en voiture (large parking). Campus universitaire de Pessac.

Avec possiblement une demi-journée d’ouverture ou de clôture à la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (située à quelques centaines de mètres de la Faculté des STAPS sur l’esplanade des Antilles). 10 esplanade des Antilles, Campus universitaire, Pessac.

Formulaire de proposition d’une communication et inscription en ligne sur le site du congrès :
https://3slf-2019.sciencesconf.org

Adresse mail de contact : 3slf-2019@u-bordeaux.fr

Normes de soumission d’une proposition de communication : résumé rédigé en français de 300 à 400 mots, accompagné de trois ou quatre références bibliographiques.

Documents joints

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