Céline HERGAULT (thèse, février 2025). Université Paris-Saclay

Les dispositifs « santé, bien-être et activités corporelles » dans des collèges publics :
Processus d’implantation, logiques d’action et choix des activités corporelles

Lundi 3 février 2025


Jury :
Carine Erard, MC-HDR université de Bourgogne, rapporteure
Yves Moralès, PU, université de Toulouse, rapporteur
Carole Sève, PU, inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche, examinatrice
Sylvain Turcotte, PU, université de Sherbrooke, examinateur
Gilles Uhlrich, MC, université Paris-Saclay, examinateur
Gilles Vieille-Marchiset., PU, université de Strasbourg, examinateur


Résumé :
Cette thèse explore les processus d’implantation de dispositifs « santé, bien-être et activités corporelles » dans quatre collèges d’Île-de-France. Ces dispositifs répondraient à des besoins perçus, contextuels et spécifiques qui amélioreraient positivement la santé et le bien-être notamment par l’usage d’activités corporelles. Ces dispositifs d’initiative locale (DIL) établiraient un environnement éducatif favorable à l’épanouissement des élèves.
Cette recherche s’appuie sur les cadres théoriques de la sociologie de la traduction (Akrich, Callon et Latour, 1988) et des logiques d’action (Lahire, 1998) pour analyser le processus d’implantation de ces dispositifs en tenant compte des dynamiques internes à chaque contexte scolaire. Une méthodologie qualitative basée sur quatorze entretiens semi-directifs auprès d’enseignantes et de personnels de direction a permis d’identifier deux modes originels d’implantation : l’opportunisme caractérisé par une utilisation stratégique des opportunités pédagogiques libres et l’utilitarisme, fondé sur des observations concrètes comme la sédentarité ou le décrochage scolaire. Ces méthodes d’implantation ont évolué vers un mode d’implantation actuel par réalisme scolaire où les dispositifs répondent davantage aux besoins de santé et de bien-être psychologiques des élèves d’une ou deux classes de l’établissement.
Les dispositifs s’articulent autour d’activités corporelles, en particulier des activités apaisantes comme le yoga, la relaxation et la respiration, perçues comme des outils pour améliorer la disponibilité cognitive et émotionnelle des élèves. Ces activités corporelles, souvent intégrées en début de cours, permettent de créer un sas de décompression favorable aux apprentissages. Elles traduisent une approche pédagogique globale, centrée sur un savoir-se ressentir.
Les promotrices, toutes enseignantes expérimentées et engagées, ont intégré ces activités après en avoir testé les bienfaits dans leur vie personnelle. Leur implantation repose sur une progression discrète, favorisant une appropriation expérimentale quotidienne. Toutefois, ces dispositifs rencontrent des résistances. Trois trajectoires se dessinent : la disparition, l’enkystement ou l’enracinement. En somme l’implantation dépend d’une dynamique cyclique et itérative de maturation où les dispositifs se réinventent pour s’adapter aux évolutions des contextes et des acteurs.
Cette recherche met ainsi en lumière l’importance des DIL comme leviers d’adaptation pédagogique. Ils témoignent d’une régénération continue des pratiques pédagogiques, visant à concilier les enjeux de santé, de bien-être et d’apprentissage tout en recomposant les métiers d’enseignant et d’élève au sein d’un système éducatif en transformation.
Mots clés : santé, bien-être, activités corporelles, dispositifs, logiques d’action, implantation

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