Journées d’étude sociologie européenne du sport « La culture sportive dans l’Italie contemporaine », Strasbourg, 7 et 8 février 2017.
Les Italiens ne jouent pas au football ou au volley-ball mais au calcio et à la pallavolo. Le substantif « sportivo » désigne, dans le langage courant italien, à la fois le pratiquant et celui qui assiste au spectacle sportif. Terme difficilement traduisible dans une autre langue, le tifo signifie quant à lui l’ensemble des formes d’encouragement d’un athlète ou d’une équipe. Ces quelques singularités sémantiques mettent en relief les caractères originaux de la culture sportive italienne. Si les pratiques physiques propres à fortifier le corps des citoyens d’une nation en construction, comme la gymnastique ou l’alpinisme, furent d’abord valorisées en Italie, elles s’inclinèrent par la suite devant la passion qu’exerçaient sur les masses le cyclisme puis le football, à partir de la décennie 1960. C’est le calcio qui finit par engendrer une culture puissante et qui deviendra l’objet de passions dépassant les frontières des classes sociales et des appartenances politiques. Ce sport a également constitué l’une des modalités de l’affrontement entre catholiques et communistes dans l’Italie de l’après-guerre. De Mussolini à Berlusconi, quels sont les usages politiques du sport dans l’Italie contemporaine ? Quels sont les liens qui s’instaurent entre le sport, la politique et la religion dans l’Italie de l’après-guerre ? Les grands événements sportifs mettant en jeu les équipes nationales italiennes à la télévision contribuent-elles à fabriquer l’identité italienne ? Ce sont autant de questions qui seront abordées aux cours de ces deux journées, à la croisée de l’histoire, de la science politique et de la sociologie.