Effet Pygmalion, prises de décisions et performances sportives
Corinne FANTONI, Editions Persée, 2018.
Présentation
Véritable botte secrète des entraîneurs de sport, l’Effet Pygmalion est-il « une info ou une intox » ? L’objet de cet ouvrage est de mesurer l’impact réel des prophéties autoréalisatrices sur des prises de décision de sportifs en situation motrice – tout en vérifiant la persistance dans le temps de cet impact. Pour la première fois, l’effet des attentes est mesuré sur l’action des sportifs.
Pour cela, une recherche quasi-expérimentale est menée auprès de 285 étudiants en STAPS (Sciences & Techniques des Activités Physiques et Sportives) volontaires. Ces derniers sont soumis à un jeu de type Faucon versus Colombe révélant des conduites motrices rationnelles ou risquées. L’expérience consiste à donner à chaque sujet des attentes positives, neutres ou négatives avant d’analyser leurs stratégies et le score correspondant.
L’analyse statistique tend à montrer que les attentes positives sont significativement liées à des stratégies motrices antagonistes et à un score moyen. A contrario, les interactions de coopération associées à un score élevé émanent plutôt des attentes négatives. L’absence d’attentes (indifférence) entraîne les sportifs dans une spirale de l’échec alors que des attentes négatives tendent à favoriser une phase d’observation prudente – type Tit for Tat – traduisant une forme d’intelligence motrice. Positives ou négatives, l’effet des attentes est donc bien réel et il en va du rôle de l’entraîneur que d’apprendre à les manier.