La gestion du risque dans le sport (3 avril 2014)

Le Comité d’histoire des ministères chargés de la Jeunesse et des Sports organise le 3 avril 2014 une journée d’étude sur le thème : « La gestion du risque dans le sport (1962-2012) »

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À partir de la seconde moitié du vingtième siècle, les interventions de l’État dans le sport se multiplient, que ce soit à travers l’obligation de fournir un certificat médical pour la pratique compétitive, la mise en place des formations et certifications professionnelles, la déclinaison de normes rigoureuses d’équipement… Les arrêtés Herzog (1962) instaurent, eux, l’assurance sportive obligatoire. L’intérêt de l’État s’est donc déjà manifesté bien en amont ; la question de la sécurité, et celle conjointe du risque dans le sport dans un contexte de forte massification des pratiquants, apparaissent comme l’un des puissants moteurs de l’intervention étatique dans les années 1960.
Au carrefour de spécialités aussi variées que le champ éducatif, juridique, ou socio-économique, le risque dans le sport met en lumière la cohabitation paradoxale des notions de responsabilisation et de réglementation.
Les processus observés tendent à montrer la délégation de responsabilité de l’État vers les fédérations sportives : le risque est alors perçu comme le dommage potentiel encouru. Les cas dejurisprudence, qui n’en finissent pas de faire évoluer la notion de responsabilité entraînent le renforcement des cadres structurant la pratique.
Devant l’augmentation des préjudices subis dans les activités, la double réglementation fédérale et étatique réduit bientôt toute forme d’improvisation, et semble engager la notion de risque sur le seul versant du dommage et de sa réparation, le privant ainsi d’exercer une fonction pédagogique pourtant essentielle. Les apprentissages dans les APS ne consistent-ils pas à concilier la prise de risque et la maîtrise du geste pour conduire vers l’autonomie, et pour certains, vers la performance ? Ces formes d’autorité ne conduisent-elles pas incidemment au développement d’initiatives spontanées, marginales, désinstitutionnalisées, voire anarchiques ? Les jeunes doivent-ils s’éprouver pour grandir en se confrontant au risque ? L’exacerbation de la judiciarisation n’entraîne-t-elle pas de facto le recul des comportements responsables ?
À travers les approches des différents spécialistes, puis d’une table ronde, il s’agira de voir combien les processus engagés depuis un demi-siècle, tentant de juguler l’alternative permission/interdiction, permettraient de comprendre les comportements nouveaux dans le vaste champ du sport.

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