Xavier CLEMENT (Thèse novembre 2014), Université Paris Sud

La soutenance de thèse de Xavier Clément (Laboratoire CIAMS, Université de Paris Sud) aura lieu le vendredi 28 novembre à l’université Paris Sud 11 Orsay à 9 h, UFR STAPS, Bât : 335, Salle 127

Sports et Masculinités : hybridation des modèles hégémoniques au sein du champ

Jury:
1/ Catherine LOUVEAU, Professeure à l’Université Paris Sud, Directrice
2/Suzanne LABERGE, Professeure à L’université de Montréal, Co-Directrice
3/Eric FASSIN, Professeur à l’Université Paris 8, rapporteur
4/Michel BOZON, Directeur de recherche à l’INED, rapporteur
5/Jacques DEFRANCE, Professeur émérite à l’Université Paris Ouest Nanterre, examinateur

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Résumé

Notre étude traite de la construction des masculinités par des athlètes investis dans une carrière sportive de haut niveau. L’enquête s’appuie sur des observations ethnographiques durant les entrainements et sur des entretiens (n=48) réalisés avec des athlètes (n=38) et des entraineurs (n=10) dans un pôle Espoir de handball (n=8), de rugby (n=13) et dans un Pôle France de boxe française (n=13), de patinage artistique en catégorie individuelle (n=11), ainsi que dans trois clubs au Québec (n=3). Un premier apport de cette thèse réside dans la mise en relation entre deux cadres théoriques utilisés respectivement en sociologie du sport de langue anglaise et française. Nous avons analysé nos données en utilisant les concepts — d’ordre de genre, de régime de genre et de masculinité hégémonique — développés par Raewyn Connell et ceux de — champ, d’habitus et de capital — développés par Pierre Bourdieu. Nous avons proposé de considérer que le champ sportif est régi par une forme de masculinité hégémonique. Cette dernière se définirait comme une configuration idéale d’appartenances, de dispositions et de capitaux, propice à assurer la re-productivité des agents dans le jeu social. Nous avons vu que cette forme était malléable. Il existe une pluralité de masculinités hégémoniques en relation avec le régime de genre spécifique à chaque discipline et plus précisément avec l’ordre de genre local ancré géographiquement et institutionnellement. Un deuxième apport de cette thèse réside dans l’opérationnalisation du processus d’hybridation des masculinités en relation avec la multiplication des exigences institutionnelles. En rupture avec une conception essentialiste de la masculinité hégémonique, nous relevons que cette dernière se caractérise par la pluralité de ces facettes et par sa plasticité. Les athlètes les plus conformes à la forme hégémonique dans leur discipline développent une capacité à entrer dans des registres dispositionnels variés, voire contrastés. Ils sont toujours plus aptes au combat mais plus fins dans les usages de la violence et de leur corps qu’ils apprennent à gérer comme un capital (esthétique, hygiénique). Par ailleurs, ils mettent à distance l’expression de sexisme et d’homophobie, ce qui ne permet pas pour autant de remettre en question l’inégale valeur des sexes, des genres et des sexualités dans le champ sportif

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