La côte, un terrain de jeu ? De l’utilitaire au récréatif

Evrard Barbara. La côte, un terrain de jeu ? De l’utilitaire au récréatif, (2015), Presses Universitaires de Rennes, coll. Espaces et Territoires.

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Les activités physiques ont pris une ampleur grandissante au cours du xxe siècle, au point que l’on peut les considérer comme un « fait social total ». Elles sont, de ce fait, des révélateurs pertinents de l’évolution des sociétés modernes. Ces pratiques se sont développées, diversifiées, immiscées dans le temps quotidien et elles ont progressivement investi des espaces variés qui ont été spécialement aménagés.
Le tropisme côtier fait des littoraux des espaces particulièrement attractifs pour les pratiquants. Ils portent d’ailleurs les traces de ces investissements au travers des ports de plaisance, des stations nautiques ou encore des chemins de randonnée. Leurs paysages se sont transformés, leurs usages se sont diversifiés, en même temps qu’ils sont devenus plus fragiles.
Cet ouvrage cherche à comprendre, à partir de l’exemple de la Côte d’Albâtre, quelle est la relation nouvelle créée, par les activités physiques de nature, entre l’homme et le milieu littoral. Il s’agit, ici, de rendre compte des médiations territoriales à l’oeuvre en multipliant les prises sur l’objet : les transformations concernent les usages comme les représentations, aussi bien que la gestion des littoraux. Il s’agit de comprendre les déterminations réciproques des cultures, des rapports sociaux et des rapports spatiaux.


– Introduction.
– Première partie
Intérêt de l’analyse croisée territoires-activités physiques
– 1 La Côte d’Albâtre, un terrain de jeux ?
Un littoral aux paysages singuliers
Les contraintes naturelles du littoral
– 2 Du littoral aménagé aux territoires vécus
Une logique de contrôle et d’aménagement du territoire
L’État : un projet pour le territoire national
La région, acteur local ou relais national ?
Le département, au coeur de la dynamique locale
Les communes, partenaires privilégiés des acteurs du sport
La complexité du « mille-feuille » français
– 3 Une logique d’animation des littoraux
Les ports de plaisance comme éléments structurants
Les commerces spécialisés : entre économie et réseaux sociaux
Les associations sportives, un outil au service de l’État
– 4 Étudier les marges : des présents aux formes d’appropriations
Sens des pratiques corporelles dans la culture de loisir
Les loisirs sportifs porteurs d’enjeux territoriaux
Les résidents secondaires, des usagers comme les autres ?
– 5 Les activités physiques, un étalon de mesure des territorialités ?
De l’origine hygiénique à la visée ludique
Quelle définition des activités de nature ?
L’intérêt des pratiques de nature comme analyseur d’un territoire
– 6 Classer les activités et les formes de pratiques pour les identifier
Caractériser les formes d’accès au terrain de jeux
Identifier des activités à partir de leurs formes d’incertitude
Discriminer les activités par leur spatialisation
Discriminer les formes d’immersion dans la nature littorale
Deuxième partie
Comment étudier les médiations à partir des pratiques ?
– 7 Accéder au sens et aux stratégies d’acteurs
Prise de contact avec le terrain
Choix des informateurs privilégiés
L’entretien semi directif comme outil de recueil des discours
Les enquêtes par questionnaires
– 8 Décrire les activités
Méthodes d’observation des pratiques
Relevés de fréquentation
La cartographie : outil privilégié de l’analyse spatiale
– 9 L’analyse de documents produits par les acteurs
Les documents officiels des collectivités locales
Documents de communication des associations
Sites Internet et Cahiers d’acteurs
– 10 Contexte et limites des enquêtes menées
Outil d’analyse des données quantitatives
Les enquêtes quantitatives sur les loisirs de la côte
Les données qualitatives : entretiens réalisés et données mobilisables
L’observation : transcription d’une expérience subjective
Troisième partie
Des réalités littorales, des acteurs et des pratiques
– 11 Activités et formes de pratiques sur la Côte d’Albâtre
Une multitude d’activités physiques de nature pratiquées
Focale sur l’activité pêche à pied
Enquêtes loisirs et enquête pêche, deux populations d’âge distinct
Une différenciation sexuée en fonction des activités
Un littoral « populaire » ?
– 12 Attractivité et rayonnement de la Côte d’Albâtre
La Côte d’Albâtre : un espace de pratique de proximité ?
Cinq pôles majeurs d’attractivité
L’importance de la région dans les courts séjours
Une pratique dans le cadre de vie
Une complexification du système des mobilités ?
– 13 Le temps qu’il fait : pratiques et cultures météorologiques
Une sensibilité qui change avec la culture de l’activité physique
La météorologie comme apprentissage social
Des conditions de pratiques toujours différentes
– 14 Profils de pratiquants
Une majorité de polypratiquants
Des pratiques estivales et hors structures
Une accessibilité des pratiques ludiques du littoral à nuancer
– 15 Une typologie des usages ludiques en quatre « types idéaux »
Les conservateurs
Les explorateurs
Les plagistes
Les immergés
Un littoral « d’actifs »
Quatrième partie
Modalités d’appropriation et formes de maritimités
– 16 Du développement touristique au sacrifice énergétique
Un développement touristique initialement exogène
Après-guerre : reconstruction d’un littoral fonctionnel au service de Paris
Un héritage romantique réinventé
– 17 Des paysages construits par les expériences corporelles
Partir de l’inventaire des présents pour reconstituer des présences
Étudier les milieux investis
Croiser les formes de pratique et les prises paysagères
Reconstruire les dépaysements
Stigmatisation et légitimation des formes d’investissement
– 18 Un territoire ludique disputé, entre conflits et négociations
Le GR21, un problème d’échelle ?
Une illustration du « mille-feuille » bureaucratique français
Exemple d’une forme d’inertie
Droit d’accès au littoral et appropriation par les agriculteurs
Antifer ou les conflits d’aménagement illustrés
Petite histoire du site d’Antifer
Enjeux et représentations du littoral à l’oeuvre
Les oppositions et contre propositions
L’échec du débat public
La voile tient la place : un exemple d’hégémonie sociale
Une activité structurée et professionnalisée
Une hégémonie de la voile dans les politiques nautiques du littoral
Une concurrence entre clubs qui s’accentue
Pêche à pied et sécurité sanitaire : du jeu d’acteurs à la mise en scène
La pêche à pied, une activité à risque ?
Contrôlée à Étretat, ignorée à Antifer : une gestion hétérogène de l’espace et socialement différenciée
L’affichage de revendications à Antifer
– 19 La Côte d’Albâtre existe-t-elle comme bien commun ?
Des espaces clivés
Une séparation des espaces de pratique
Des conflits latents non résolus
La côte comme bien commun
À terre ou sur l’eau
une esthétique « viking » qui s’affiche
Des activités non écologiques mais des pratiquants éco citoyens
Un désir de faire partager un littoral méconnu
Et si la Côte d’Albâtre n’existait pas ?
Le Havre, une tentative de gestion intégrée
Ménager le territoire
Une gestion intercommunale plus qu’une gestion globale
Des côtes d’Albâtre

– Conclusion
– Annexes
– Bibliographie
– Table des illustrations

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