Le sport fait mâle. La fabrique des filles et des garçons dans les cités, C. Guérandel, 2016, PUG : Grenoble.
Un livre qui traite des relations entre les filles et les garçons de cités dans les situations sportives, analyse les pratiques professionnelles des encadrants et étudie les effets sur le terrain d’une politique d’insertion.
Comment le sport a-t-il été utilisé comme outil d’intégration auprès des jeunes des cités ? Quels en sont les enjeux et les effets ? Comment mobiliser le sport pour construire la mixité et penser l’égalité entre les sexes ?
Dès le début des années 1980, dans un contexte marqué par des phénomènes de violences urbaines, les pouvoirs publics encouragent les actions de prévention et d’insertion par le sport à destination des jeunes garçons des quartiers populaires urbains. Considéré comme « naturellement » éducatif et pacificateur, le sport apparaît en effet comme un moyen de lutter contre cette nouvelle délinquance masculine. Les années 2000 marquent le début de la promotion de la pratique sportive des « filles des cités ».
Dans cet ouvrage, Carine Guérandel étudie les enjeux et les effets de l’engagement sportif des adolescents dans les quartiers populaires urbains, en portant une attention spécifique aux inégalités entre les sexes. En observant des contextes de pratique variés, et grâce à des entretiens avec des jeunes pratiquants et leurs encadrants, l’auteure revisite le mythe du sport intégrateur. Selon les situations, le sport renforce, normalise ou atténue les inégalités entre les filles et les garçons. S’il peut générer de la violence et de l’exclusion, il donne aussi la possibilité de vivre des expériences corporelles ou relationnelles différentes de celles du quotidien. L’ouvrage montre ainsi que pour penser l’égalité, il ne suffit pas de mettre ensemble des filles et des garçons, il faut organiser la mixité.