Julien FUCHS (HDR novembre 2017), Faculté des Lettres et Sciences Humaines , Brest

« Jeunes en mouvement(s) depuis la fin du XIXe siècle. Pédagogies corporelles, politiques, territoires »

Mémoire de recherche inédit : « Quand 1,35 million d’enfants partait en « colos ». L’État et les colonies de vacances en France, 1944-1960 »

le 28 novembre 2017, 14h
Salle Yves Moraud, Faculté des Lettres et Sciences Humaines
20, rue Duquesne, Brest

Jury :

– Michaël ATTALI, Professeur des Universités, Université de Rennes-2 (Rapporteur)
– Nicolas BANCEL, Professeur ordinaire, Université de Lausanne (Garant)
– Laurent GUTIERREZ, Professeur des Universités, Université de Paris-Nanterre (Rapporteur)
– Pascal ORY, Professeur des Universités émérite, Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne
– Yvon TRANVOUEZ, Professeur des Universités émérite, Université de Bretagne Occidentale (Rapporteur)
– Alain VILBROD, Professeur des Universités, Université de Bretagne Occidentale


Résumé :

Le travail mené dans le cadre de cette Habilitation à Diriger des Recherches consiste en premier lieu en une note de synthèse (tome 1) des recherches menées depuis une quinzaine d’années autour de quatre pôles principaux : 1- l’histoire des mouvements de jeunes d’abord, lieux de sociabilités et d’éducation extra-scolaire ayant marqué la jeunesse du premier XXe siècle ; 2- l’histoire de l’éducation physique scolaire parallèlement, envisagée à travers le filtre des modèles institutionnels d’éducation corporelle et de la formation des enseignants ; 3- l’histoire des pratiques sportives observées au prisme des identités locales et des questions de frontières, ensuite, vue comme le prolongement d’une réflexion sur l’univers associatif susceptible de révéler de profonds enjeux socio-politiques ; 4- la sociohistoire des cultures juvéniles et des politiques sportives, enfin, comme le moyen de plonger au cœur des sociabilités juvéniles contemporaines et d’appréhender les enjeux auxquels celles-ci renvoient en termes d’organisation du sport sur les territoires. Lecture épistémologique des problématiques envisagées, des postures méthodologiques adoptées, des ancrages disciplinaires choisis, cette note de synthèse vise à mettre en avant le « système de recherche » qui sous-tend ces travaux, leur enchaînement, leur logique ainsi que les perspectives qu’ils contiennent.

Dès lors, l’enjeu central de cette HDR (tome 2) est la réalisation d’une recherche inédite dont le thème, la problématique, la méthodologie et l’analyse peuvent articuler ces travaux antérieurs, les refléter et les interroger. L’histoire des colonies de vacances, perçue à travers un prisme problématique singulier encore peu envisagé dans l’historiographie (en l’occurrence celui de la manière dont l’État, entre 1944 et 1960, pénètre la sphère de ces instances socio-éducatives nées majoritairement de l’initiative privée), est susceptible de jouer ce rôle. Les colonies de vacances, qui mobilisent des enfants et des adolescents pour leur proposer une parenthèse de vie et diffusent un modèle d’éducation original dans lequel l’éducation corporelle est prioritaire, s’imposent après la Seconde Guerre mondiale comme un « fait social et politique » majeur. Rouages essentiels d’une reconstruction sociétale, elles deviennent l’objet d’une véritable politique. C’est à l’étude des modalités de cette intervention publique, à son efficacité et à ses conséquences que la recherche s’attelle. Entre la ferveur de la Libération où une ambition étatique réelle émerge, et la toute fin des années 1950 où les colonies connaissent une ampleur qui ne permet plus à l’État d’assurer efficacement le contrôle et l’orientation pédagogique qu’il envisageait initialement, les colonies changent d’échelle, et la manière dont l’État entend structurer le secteur se transforme. Les archives institutionnelles de la Direction générale de la Jeunesse et des Sports (Archives nationales) constituent le corpus principal de ce travail, qui se base aussi sur des archives de nature audiovisuelle, susceptibles de « dialoguer » de manière pertinente avec ces sources institutionnelles.

Enfin, un dernier volume (tome 3) rend compte des différentes dimensions du métier d’enseignant-chercheur : synthèse des activités dans le domaine de la recherche, articulations entre recherches, enseignements et encadrement de travaux d’étudiants et de doctorants, responsabilités pédagogiques et administratives, etc. Le propos montre comment ces dimensions s’alimentent les unes les autres de manière cohérente. Une sélection de 23 publications, significatives des recherches menées et représentatives de la diversité des supports de publication, est également intégrée à ce

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