Revue STAPS –  « Le sport et le végétal »

Coordination : Sébastien Laffage-Cosnier (MCF-HDR), Frédéric Guyon (MCF) et Philippe Gimenez (MCF) 

 À l’heure où les thèmes de la transition énergétique, de la chute de la biodiversité et du dérèglement climatique questionnent les modèles économiques et sociaux de nos sociétés, le monde du sport et des loisirs actifs est également affecté par les enjeux écologiques. De ce point de vue, la variété d’activités sportives et de pratiques corporelles pousse à interroger la manière d’habiter la planète et, par conséquent, à analyser si les questionnements liés au végétal traversent et bousculent les nombreux champs qui composent le monde sportif. Les rares analyses prouvent, s’il en est encore besoin, que les liens entre le végétal et le sport représentent un vaste champ d’études à explorer. Malgré de nombreuses recherches qui sont menées actuellement, le végétal ne semble pas avoir été au coeur des préoccupations scientifiques en sciences du sport. 

En effet, les études en sciences du sport appréhendent souvent d’une façon générale la dimension du développement durable (Callède et al., 2014), du thermalisme (Dutheil, 2006), de l’écologie corporelle (Andrieu, 2016), de l’impact environnemental des sports de nature (Mounet, 2007) et des pratiques sportives touristiques (Perrin-Malterre, 2007), de la transition récréative (Corneloup, 2022) ou encore du management (Chazaud, 2004). Peu de travaux se centrent précisément sur le lien entre la pratique physique et le végétal. Nous pouvons néanmoins noter les travaux qui analysent spécifiquement les activités pédestres de cueillette (Guyon & Fuchs, 2012), les pratiques récréatives (Lepillé et al., 2012) et réparatrices (Guyon, 2020) en milieu forestier, les pouvoirs éducatifs et les vertus de la classe de forêt (Laffage-Cosnier, 2015) ou de la classe de neige (Hugedet et al., 2021), mais également des effets néfastes des gazons artificiels sur la croissance des plantes (Van Kleunen et al., 2020) ou encore l’effet du régime alimentaire végétarien sur la performance sportive (Lynch et al., 2016). Or, le végétal est ancré dans le quotidien dans le domaine des activités sportives, des pratiques physiques, des loisirs corporels et touristiques. 

L’enracinement et la relative immobilité de la verdure, de la plante, de l’herbe ou encore des haies, ou la lenteur de leur croissance, sont-ils à l’origine de la rareté des études disciplinaires et pluridisciplinaires dans le champ du sport, synonyme de déplacements, de vitesse ou de mouvements ? Pourquoi susciter des recherches sur le végétal dans le champ des sciences du sport à l’époque de la rapidité, de l’immédiateté ou encore de « l’accélération de l’histoire » (Bouton, 2022) ? Poser la question du végétal dans le champ du sport ne revient-il pas à tenter de comprendre et de résoudre la contradiction entre l’imaginaire du record et de la compétition d’une part, et les mythologies contemporaines dominantes tournées vers la poursuite de la croissance d’autre part (Parrique, 2022) ? Dans cette perspective, plusieurs axes de contributions pourront être investis comme : 
– Patrimoine végétal et tourisme sportif
– Le végétal et les objets sportifs
– Entraînement, performance et récupération à l’aide du végétal
– Le végétal et l’événementiel sportif 
– Activités physiques, éducation, insertion et végétal
– Le végétal au service du bien-être corporel
– Les espaces sportifs et le végétal 

En langues française et anglaise, les contributions pourront se saisir de divers questionnements qui articulent le sport et le végétal, selon des approches qui valorisent l’histoire, la sociologie, la psychologie sociale, le management du sport, les sciences de l’éducation ou encore les sciences biologiques du sport, dans une dimension locale, nationale ou internationale. Sont attendues également des contributions, en langues française et anglaise, venant alimenter les rubriques « Carte blanche », « Terrains en question et nouveaux chantiers » et « Recensions ». 

Modalités de soumission : 

• Deadline d’intentions de publication : 31 août 2024 (un titre, un résumé de 500 mots, 5 mots-clés et une courte notice biographique à envoyer à sebastien.laffage-cosnier@univ-fcomte.fr / frederick.guyon@univ-fcomte.fr et à philippe.gimenez@univ-fcomte.fr). L’acceptation de l’intention d’article ne présume pas de l’acceptation de l’article. Tout article sera évalué dans le respect du processus d’expertise de la revue STAPS

• Annonce aux auteur.es des propositions retenues : septembre 2024 

• Deadline de réception des articles : 31 décembre 2024 (50 000 signes max, aux normes de la revue : https://www.cairn.info/docs/STAPS_normes) et à déposer uniquement sur la plateforme Manuscript Manager : https://staps.manuscriptmanager.net 

• Remise du numéro finalisé : Mai 2025 

• Publication du numéro : Décembre 2025 

Bibliographie indicative 

Andrieu, B. (2016). L’écologie corporelle. Paris, L’Harmattan. 

Bouton, C. (2022). L’accélération de l’histoire. Des Lumières à l’Anthropocène. Paris, Seuil. 

Callède, J.-P., Sabatier, F. & Bouneau, C. (2014). Sport, nature et développement durable : une question de génération ?. Pessac, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine. 

Chazaud, P (2004). Management du tourisme et des loisirs sportifs de pleine nature. Voiron, Presses universitaires du sport. 

Corneloup, J. (2022). La transition récréative, une utopie transmoderne. Rouen, PURH. 

Dutheil, F. (2006). Promenade dans les parcs de Vichy et saisons thermales (1850-1870). Ethnologie française, 36(3), 543-552. 

Guyon, F. & Fuchs, J. (2012). Se dire “sportif” dans les pratiques de prédation (chasse, pêche, cueillette) en France. Conditions d’un processus de qualification. Recherches sociologiques et anthropologiques, 43(2), 135-150. 

Guyon, F. (2020). Du Japon à la ligne bleue des Vosges : des itinérances forestières pour se connecter aux arbres, à l’espace, au temps présent et à soi. In Lebreton F., Gibout, C. & Andrieu, B. (dir.). Vivre Slow : Enjeux et perspectives pour une transition corporelle, récréative et touristique. Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 173-195. 

Hugedet, W., Jean, T. & Laffage-Cosnier, S. (2021). La montagne au coeur d’une pédagogie de l’exaltation. L’exemple de la classe de neige féminine de Saint-Maur-des-Fossés en 1956. Les Sciences de l’éducation. Pour l’Ère nouvelle, 54(3), 61-80. 

Laffage-Cosnier, S. (2015). La végétalisation scolaire : la promotion de la première classe de forêt organisée à Vanves en 1959 par le Dr Max Fourestier. Sciences Sociales et Sport, 8, 155-180. 

Lepillé, R., Féménias, D. & Bussi, M. (2012). « Nature en ville », forêts urbaines : des terrains de jeux pour l’agglomération rouennaise. Études Normandes, 2, 57-68. 

Lynch, H. M., Wharton, C. M., & Johnston, C. S. (2016). Cardiorespiratory fitness and peak torque differences between vegetarian and omnivore endurance athletes: A cross-sectional study. Nutrients, 8(11). https://doi.org/10.3390/nu8110726 

Mounet, J.-P. (2007). Sports de nature, développement durable et controverse environnementale. Natures Sciences Sociétés, 15(2), 162-166. 

Parrique, T. (2002). Ralentir ou périr : l’économie de la décroissance. Paris, Éditions du Seuil. 

Perrin-Malterre, C. (2007). Tourisme sportif et développement durable : l’exemple des sports motorisés dans les Parcs naturels régionaux français. In Bataillou C. & Schéou B. (dir.). Tourisme et développement : Regards croisés. Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 263-278. 

Van Kleunen, M., Brumer, A., Gutbrod, L. & Zhang, Z. (2020). A microplastic used as infill material in artificial sport turfs reduces plant growth. Plants, People, Planet, 2(2), 157-166, URL : https://doi.org/10.1002/ppp3.10071 

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