Une histoire sociale du spectacle sportif
Journée d’étude du jeudi 28 mai 2015
UFR STAPS (Bâtiment S)
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Salle des Conseils (S 404)
9h-17h. Voir programme en Pièce jointe
Présentation:
En France, l’historiographie sur les spectacles est particulièrement abondante. Toutefois, la plupart des travaux s’intéresse en premier lieu à l’histoire de certains types de spectacles (le théâtre notamment) plutôt qu’aux moins légitimes d’entre eux (le music-hall, le cirque ou encore le sport).
Si l’expression de « spectacle sportif » est couramment utilisée dans les travaux sur le sport, elle ne fait que très rarement l’objet d’une étude spécifique. Elle est souvent abordée de manière collatérale comme c’est le cas – par exemple – dans les travaux de Gérard Bruant sur les sports athlétiques entre les années 1880 et 1920 qui montrent comment la mise en spectacle de la performance consiste à placer, dans l’organisation des épreuves compétitives, l’accent sur le point de vue du spectateur plutôt que sur le point de vue du pratiquant.
En dehors de ces quelques travaux, l’évocation de la dimension spectaculaire des activités est le plus souvent perçue comme une composante négative récente, ayant eu pour effet de « dénaturer » l’activité. Cette « transformation » se résumerait principalement par l’introduction d’enjeux financiers, accrus notamment par la médiatisation de l’activité.
Au regard de ce constat, l’objectif de cette journée d’étude est double.
En premier lieu, celle-ci vise à enrichir l’historiographie d’un spectacle spécifique (le spectacle sportif) en réunissant des chercheurs qui ont abordé cette thématique, à partir d’activités ou de périodes différentes.
Dans un deuxième temps, cette journée d’étude ambitionne d’inscrire le spectacle dans l’histoire (longue) des activités sportives, afin d’en révéler les enjeux. En effet, au regard des rares travaux existants, le spectacle semble être moins le résultat d’un ajout ex post qu’un des fondements mêmes des activités sportives, ou au moins de certaines d’entre elles. Par conséquent, loin de « dénaturer » un sport, le spectacle n’est-il pas au contraire à l’origine de certaines de ses modalités de pratique ? De plus, en faisant d’une prestation un évènement, le spectacle n’a-t-il pas posé les bases d’une économie du sport ? En outre, si le spectacle est bien l’une des composantes historiques du sport, dans quelle mesure a-t-il façonné sa réglementation ? Finalement, dans quelle mesure, dès lors que l’on s’intéresse à la genèse d’une activité sportive, peut-on véritablement identifier ce qui relève du « sport » et ce qui relève du « spectacle » ?
En croisant différents regards, cette journée d’étude s’attachera donc à déconstruire la notion de spectacle sportif, pour envisager la multitude d’actions qu’elle suppose ainsi que les enjeux qu’elle suggère. Au final, en observant « le spectaculaire à l’oeuvre », ce sont de nouvelles hypothèses de recherche qui se forment pour l’histoire du sport.