SYMPOSIUM INTERNATIONAL FRANCOPHONE DE RECHERCHE SUR LE PLEIN AIR

PRATIQUES DE PLEIN AIR ET DE PLEINE NATURE DANS LA FRANCOSPHÈRE :
ENJEUX ET PERSPECTIVES

Vous êtes cordialement invités à soumettre une proposition de communication dans le cadre de la première édition du SYMPOSIUM INTERNATIONAL FRANCOPHONE DE RECHERCHE SUR LE PLEIN AIR. Ce symposium s’adressant spécifiquement aux chercheurs de la francophonie vise le partage et l’avancement de la connaissance sur les pratiques de plein air et de pleine nature.

Les personnes intéressées doivent soumettre les informations suivantes :
– Le titre de la présentation
– Un résumé (200 mots maximum)
– Une courte notice biographique (100 mots maximum)
– Les coordonnées pour vous joindre (courriel et numéro de téléphone)

Veuillez nous faire parvenir vos propositions de communication, par voie électronique, au plus tard le 1er mars 2019, à l’adresse suivante : j.corneloup@libertysurf.fr

MISE EN CONTEXTE
Comment peut-on envisager le rôle et la portée des pratiques en nature en ce début de 21e siècle? À distance d’une approche naturante qui consiste à observer les bienfaits universels et uniformes de ces pratiques, il apparait nécessaire et important d’étudier la façon dont celles-ci sont présentes et se déploient dans la société contemporaine et dans différents pays. Ces pratiques sont désignées par une diversité de termes (plein air, aventure, pleine nature, intervention plein air, loisir sportif, intervention en contexte de nature et d’aventure, etc.) qui sont utilisés par les uns et les autres évoquant des déclinaisons sémantiques singulières. Diverses orientations culturelles et professionnelles sont observables dans la fonction et la place que ces activités occupent dans les lieux et institutions de pratique. Pour observer ces dynamiques sociales et disciplinaires, tout un champ scientifique s’est constitué pour étudier ces activités que ce soit en récréologie, management, tourisme, histoire, éducation, intervention psychosociale, sociologie ou géographie. Cependant, bien souvent, les recherches restent confinées à un champ de recherche, un laboratoire universitaire, des revues scientifiques ou un pays. En lien avec les questions portant sur les bonnes manières d’envisager une transition sociétale et d’offrir des solutions aux problématiques en découlant, la mise en dialogue des approches scientifiques portant sur cet objet et ces pratique semble d’actualité.

La recherche scientifique partagée pourrait ouvrir les portes de ce champ d’étude en invitant les différents laboratoires, équipes de recherche et chercheurs à participer à cet évènement international. Que ce soit dans la façon de penser le développement d’initiatives locales, au niveau de la mise en place de pratiques de plein air dans les milieux de la santé, scolaires et communautaires, le développement du tourisme de nature ou encore concernant la gestion des risques dans les sports de nature ou activités de plein air, bien des sujets méritent d’être abordés pour saisir les points de convergence et les différences scientifiques entre chercheurs. De même, il semblerait opportun d’observer les manières de développer, gérer et enseigner les pratiques en nature selon les pays. Des controverses, des différences scientifiques et praxéologiques existent et seront discutées dans ces rencontres. Par exemple, entre les cultures nord-américaine, québécoise, française ou scandinave, les approches en nature s’inscrivent dans des cadres culturels qui ne semblent pas toujours partagés et communs. Dans certains pays, on a parfois le sentiment que les recherches mondiales sur les sports de nature sont peu développées ; alors que la réalité scientifique observée dément bien souvent cette affirmation. Bref, il semble plus que nécessaire d’engager des échanges pour renforcer la recherche francophone sur les pratiques de nature.

Un des enjeux de ce symposium consiste à amplifier les relations existantes entre la France et le Québec, même si celles-ci sont déjà nombreuses, mais souvent éclatées et parcellaires. La présence importante d’activités de plein air, de programmes de formation, de recherches scientifiques et de pratiques d’intervention en contexte de nature et d’aventure au Québec constitue un réservoir de connaissances et de ressources qui viennent interroger le champ scientifique français portant davantage sur les pratiques récréatives en nature. L’ensemble des échanges et des interactions entre les acteurs de provenance diversifiée sera susceptible d’enrichir la pratique, les programmes de formation ainsi que les divers cadres de référence, permettant d’accroître les connaissances en lien avec le domaine du plein air.

Sans doute, la place des immersions dans la nature et dans des lieux sauvages devra être interrogée afin d’expliciter la façon de concevoir la relation souhaitable avec les écosystèmes. L’écologie corporelle induite par ces immersions mérite débat et intérêt. Est-il souhaitable ou non d’amplifier la présence de la nature et des expériences récréatives dans ces milieux pour agir au mieux dans le monde contemporain ? De même, si le modèle dominant de gestion des pratiques récréatives peut être l’entreprise, une place est-elle possible pour les coopératives, le tourisme social et solidaire et l’écotourisme ? Pour encourager la pratique juvénile des sports de nature, faut-il développer des formations spécifiques à destination des enseignants d’éducation physique et sportive en France ou d’éducation physique et à la santé au Québec, des moniteurs en colonies ou camps de vacances et des éducateurs en milieu spécifique ? La fulgurante progression des pratiques ludiques et de divertissement en nature est-elle une bonne chose et faut-il considérer ces pratiques comme appartenant à la famille des pratiques récréatives en nature ? La transition récréative n’induit-elle pas de redéfinir les pratiques légitimes pour éviter les confusions culturelles et sociales qui profitent à bien des individus, opérateurs et institutions ? L’approche de la montagne, de la mer et de l’arrière-pays forestier est-elle la même selon les pays ? Et peut-on envisager d’autres récits pour inviter les gens à parcourir ces milieux ?

Il semble ainsi intéressant et de circonstance d’observer, de définir et de catégoriser les pratiques professionnelles, sociales, éducatives, d’intervention ou territoriales qui souhaitent se démarquer de cette hybridité contemporaine pour proposer des formes de pratique alternatives et transitionnelles. Dès lors, l’intention ne consiste pas à niveler les pratiques et à considérer que tout est acceptable à partir du moment où le plaisir est là comme la rentabilité économique au sein d’un décor et d’un environnement sympathiques. Il apparait nécessaire de décliner les catégories de lecture, les matrices d’expertise et les principes à retenir pour discuter des pratiques légitimes de celles qui ne le seraient pas. La motoneige est-elle une pratique moins légitime que le ski de fond ? La baignade en lac est-elle une pratique de nature ? Où se situe la frontière entre le sport, les loisirs sportifs et les pratiques récréatives en nature ? La présence de dangers, la définition d’un projet culturel, l’immersion profonde et durable dans la nature, la présence de mobilité ultra légère ou encore l’usage d’habitats précaires sont-ils des principes référents pour qualifier les pratiques de nature ? Après le temps du multiple et de la diversité, allant jusqu’à développer des compétitions d’escalade en salle, des surfpark artificiels ou des campings à destination de caravanes géantes, un recentrage notionnel semble nécessaire pour éviter un relativisme de bon aloi.

Bref, les recherches portant sur les pratiques de plein air et de pleine nature et sur les projets institutionnels ou territoriaux qui souhaitent conserver, animer ou renforcer la présence de pratiques novatrices sont à encourager. Tout comme les réflexions théoriques, méthodologiques et conceptuelles visant à décliner l’épistémologie de ce champ de recherche. Le spectre de ces pratiques de plein air peut-être très large allant de la chasse à l’arc, des expéditions en milieu extrême, d’itinérances spirituelles, de cueillettes de champignons dans la forêt boréale ou de sorties scolaires en pleine nature. Des pistes originales peuvent aussi être présentées dans les ateliers allant du tourisme scientifique, des pratiques créatives en milieu naturel, des jeux numériques en nature ou d’itinérances avec cueillette de plantes sauvages. Tout un champ novateur est en gestation qui permet de ne pas restreindre les pratiques corporelles en nature à la dominante exclusive aux sports de nature.

LES THÈMES PROPOSÉS

1 / Épistémologie des pratiques en nature
Terminologie, objet scientifique, champ de recherche, paradigme, perspective scientifique

2 / Outils, cadres théoriques et méthodologie d’observation
Spécificité scientifique, méthodes de recherche, méthodologie d’enquête, nouvelles technologies d’observation, approche transversale

3 / Les cultures récréatives en nature
Styles de pratique, champ des cultures, écologie corporelle, nature, cosmotique, engagement, médiation technologique, imaginaire, plein air des lieux (montagne, mer,…). Transformation des pratiques de plein air

4 / Formation et enseignement en milieu scolaire et éducatif
Éducation, médiation, sécurité, engagement, pédagogie, contenu, programme, compétences, nature enseignée, éducation populaire et sociale, aspects juridiques.

5 / Interventions spécifiques en contexte de nature et d’aventure
Développement managérial, intervention psychosociale, éducation relative à l’environnement, thérapie par l’aventure, éducation plein air, intervention éducative, intervention en régions isolées

6 / Les formations professionnelles (universités, Fédération, mouvement de jeunesse, …)
Projet d’enseignement, le marché des formations, les métiers, le champ des compétences, les règles institutionnelles et sécuritaires, cultures du plein air

7 / Les pratiques professionnelles en pleine nature (guides, moniteurs, centre de vacances, stations de montagne, centre de vacances, …)
Le marché professionnel, culture du plein air et prestations récréatives, styles professionnels, évolution de la demande, conception des produits, aspects juridiques

8 / Tourisme scientifique
Protocole de recherche, public impliqué, projet scientifique, science partagée, objet d’étude,

9 / Gestion des pratiques engagées en milieu naturel
Dispositif sécuritaire, pratiques d’engagement, système de gestion, pratique et méthode d’apprentissage, cindynique, situation à risque, système d’information, aspects juridiques.

10 / Territoires et milieux ruraux en transition
Écosystème, économie de proximité, formes de développement, ressources récréatives, écotourisme, marketing territorial, coopératives récréatives en nature, Stratégie, Pratiques durables et écoresponsables du plein air

11 / Living lab et laboratoires récréatifs en milieu rural
Intelligence collective, résilience, participation sociale, culture locale, innovation sociale, laboratoire récréatif, bien commun, habitabilité

12 / Pratiques des personnes vulnérables (Handicapés, itinérants, ainés, migrants…)
Capabilité, place, logistique, aménagement, formation, relations sociales, culture
récréative, accessibilité, usage et symbolique des lieux, …

13 / Les médiations artistiques et culturelles
Pratiques immersives, expériences, esthétique, sensible, projet culturel, artiste, mise en scène, laboratoires récréatifs, art et nature

14 / Table ronde sur la montagne
Les cultures franco-canadiennes de la montagne : différences, tendances, spécificités

LE COMITÉ D’ORGANISATION
Jean CORNELOUP, Sociologie, Université de Clermont-Ferrand (France)
Ludovic FALAIX , Géographie, Université de Clermont-Ferrand (France)
Pascal MAO, Géographie, Université de Grenoble (France)
David MEPHAM, Intervention plein air, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
Christian MERCURE, Intervention plein air, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
Lorie OUELLET, Intervention plein air, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
Nicolas SENIL, Université de Grenoble (France)
Manu TRANQUARD, Intervention plein air, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)

LE COMITÉ SCIENTIFIQUE
Bernard ANDRIEU, Philosophie, Université de Paris-Descartes (France)
Olivier BESSY, Sociologie, Université de Pau (France)
Philippe BOURDEAU, Géographie, Université de Grenoble (France)
Bernard DEBARBIEUX, Géographie, Université de Genève (Suisse)
Éric DE LESELEUC, Sociologie, INSHEA (France)
Tegwen GADAIS, Kinésiologie, Université du Québec à Montréal (Canada)
Christophe GIBOUT, Sociologie, Université du Littoral-Côte-d’Opale (France)
Marina HONTA, Sociologie, Université de Bordeaux (France)
Bernard KALAORA, Sociologie, Université de Picardie Jules Verne (France)
David LE BRETON, Sociologie, Université de Strasbourg (France)
Pascale MARCOTTE, Géographie, Université Laval (Canada)
Nicolas MOREAU, Sociologie, Université d’Ottawa (Canada)
Gilles ROTILLON, Économie, Université de Paris X (France)
Frédérique ROUX, Droit, Université de Rennes (France)
Bruno SARRASIN, Science politique, Université du Québec à Montréal (Canada)
Olivier SIROST, Sociologie, Université de Rouen (France)

LES INSTITUTIONS ET LABORATOIRES DE RECHERCHE PARTENAIRES
Laboratoire de sciences sociales PACTE, Grenoble
Laboratoire ACTé, Clermont-Ferrand
Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air (LERPA), Université du Québec à Chicoutimi
Labex ITEM – Innovation et territoires de montagne
AISLF – Association internationale des sociologues de langue française
Laboratoire en loisir et vie communautaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières

L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
Fondée en 1969, l’Université du Québec à Chicoutimi fait partie du plus grand réseau universitaire du Canada, celui de l’Université du Québec. Elle est située au coeur du Saguenay−Lac-Saint-Jean, une région francophone reconnue pour la beauté de son fjord, et possède quatre centres d’études universitaires ainsi qu’une école du numérique. Forte du succès de ses 54 000 diplômés, l’UQAC accueille chaque année 6 500 étudiants, dont plus de 1 000 sont issus d’une cinquantaine de pays à
travers le monde.

Les activités du symposium se dérouleront au campus de Chicoutimi de l’UQAC, mais également à son pavillon principal de sa Forêt d’Enseignement et de Recherche Simoncouche (FERS) situé en pleine nature à 20 minutes du centre-ville de Chicoutimi dans la réserve faunique des Laurentides.

Plusieurs publications sont envisagées dans la revue Nature & Récréation :
https://www.naturerecreation.org

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